2024 aura été pour constructionvalais une année de consolidation. Orientée lobby, elle a su adapter ses prestations à des besoins spécifiques, notamment en matière de suivi de la mise en œuvre de législations ayant des impacts importants sur la pratique des membres. Grâce aux excellentes relations tissées avec la HES-SO Valais Wallis, en particulier son institut d’ingénierie, l’association a innové en contribuant à la mise sur pied d’ateliers de formation et d’informations dédiées.
Parallèlement, elle a été très active en matière de défense des intérêts de la branche dans le dossier épineux du manque de relève et de la nécessaire revalorisation de la filière de formation professionnelle dans le canton. Dans un élan de transparence inédit, le Département de la formation et de l’économie a mis sur pied un groupe de travail dans lequel étaient représentées toutes les branches « à risque majeur », soit la construction, les métiers de bouche et la chimie, aux côtés de tous les chefs de service impliqués, lesquels n’ont refusé ni critique ni nécessaire analyse de leur action. Un rapport détaillant des propositions concrètes d’améliorations a été rendu au Chef de Département en fin d’année et devra déboucher sur des réponses claires.
La nécessité de fédérer la branche dans la poursuite d’objectifs communs est une constante qu’il s’agit de continuer à animer, selon la volonté de tous les secteurs représentés dans l’association.
Communication
L’AVE a continué de fonder sa stratégie d’image sur ses membres et la défense de la branche. Afin de continuer à porter une voix unie – et donc une visibilité claire – le journal « Construire ensemble » arrivé à sa 10ème édition va connaître en 2025 une nouvelle maquette, plus moderne, plus engageante, visuellement plus forte. Parallèlement, un blog dynamique et interactif a été lancé et est disponible depuis janvier sur le site internet de l’association. Ce dernier a été allégé et repensé de façon à servir au mieux les intérêts de ses visiteurs.
Les temps changent. Une nouvelle génération de travailleurs arrive avec ses convictions et ses attentes, et nous devons évidemment composer avec ces évolutions.
Historiquement, nous avons construit un partenariat social basé sur l’écoute, le dialogue et la recherche de solutions communes, dans un esprit de respect mutuel. Ce modèle privilégie la discussion directe entre partenaires, plutôt que les prises de position publiques ou les messages relayés par voie de presse. Nous doutons que ces méthodes – lorsqu’un dialogue est encore en cours – constituent une véritable plus-value ou permettent d’aboutir à des résultats durables.
Nous croyons au travail de fond, à la remise en question, à la confrontation d’idées dans un cadre constructif, afin d’aboutir aux meilleures solutions. Et l’expérience nous montre que cette voie est la bonne.
Le partenariat social en Valais fonctionne bien. Sur la grande majorité des sujets, nous dialoguons de manière ouverte et transparente, au sein des commissions et groupes de travail que nous avons mis en place avec nos partenaires.
L’année écoulée a marqué une étape importante : l’introduction et les premières conclusions de la nouvelle Convention collective de travail [CCT] cantonale, ainsi que la mise en œuvre d’un nouveau modèle organisationnel fondé sur l’annualisation complète du temps de travail. La principale nouveauté réside dans l’intégration du temps de déplacement dans le temps de travail effectif.
Nous sommes parvenus à convaincre une large partie des acteurs du fait que ce modèle est adapté à son époque. Il répond aux attentes croissantes des travailleurs en matière d’équilibre entre vie professionnelle et vie privée, tout en permettant de lutter plus efficacement contre le chômage hivernal et les impacts du dérèglement climatique sur notre activité.
Grâce à cette annualisation et à une plus grande flexibilité, il devient possible de réduire temporairement le temps de travail – voire de le suspendre – en cas de fortes chaleurs, d’intempéries, ou de conditions météorologiques défavorables. Cette souplesse permet ensuite une compensation dans les périodes plus favorables. Le temps de déplacement contribue ainsi à atteindre le seuil annuel de 2’112 heures, ce qui satisfait de nombreuses entreprises ayant déjà adopté ce modèle.
Cette nouveauté fait aujourd’hui l’objet d’une analyse au niveau national, pour en évaluer la pertinence dans d’autres cantons ou secteurs, en tenant compte des spécificités locales. Une fois encore, l’AVE, initiatrice du projet, fait figure de précurseur.
Il est important de souligner que ce projet a été élaboré de concert avec les partenaires sociaux, tant au niveau cantonal que national, en s’appuyant sur leurs compétences et leur expérience. Il s’agit d’un projet équilibré, moderne, et abouti, dans lequel la réduction du temps de travail est assumée par les travailleurs eux-mêmes, pour préserver l’emploi et mieux organiser l’activité en fonction des aléas climatiques.
Marchés publics : une nouvelle législation tournée vers la qualité et l'efficacité
La nouvelle législation cantonale sur les marchés publics est entrée en vigueur le 1er janvier 2024. Elle se veut résolument précurseur, répondant à de nombreuses motions et postulats parlementaires. Son ambition : devenir une véritable « boîte à outils », aussi bien pour les adjudicateurs que pour les adjudicataires.
Les dispositions ont été clarifiées afin de mieux encadrer les procédures, mais aussi de rendre plus lisibles les décisions d’attribution. Ainsi, il est désormais plus facile de comprendre pourquoi une entreprise a été retenue. La qualité est placée au cœur de cette révision – un choix salué par l’ensemble des acteurs du secteur, qui reconnaissent que la qualité a un prix et que la recherche du moindre coût mène souvent à des impasses.
Deux nouveautés méritent une attention particulière.
La première concerne la lutte contre la sous-enchère. Est désormais considérée comme une offre anormalement basse toute proposition inférieure d’au moins 20 % à la moyenne des offres reçues. Cette offre peut alors être écartée. Nous pensons qu’il serait judicieux de généraliser cette mesure et que le « peut » se transforme en « doit ». En effet, lorsque les prix sont trop tirés vers le bas, l’expérience démontre que les partenaires deviennent des adversaires, et que le résultat ne satisfait ni l’une ni l’autre des parties.
La deuxième avancée notable concerne les critères d’évaluation. Les capacités organisationnelles, structurelles et financières des entreprises sont désormais mieux définies, ce qui permet une attribution plus pertinente des marchés.
En termes de procédure, la législation offre des nouveautés et clarifications intéressantes. La procédure sur invitation n’exige désormais plus d’inviter cinq entreprises au minimum. Désormais, le seuil est fixé à trois.
Le mécanisme dit du « gré à gré concurrentiel » permet d’ailleurs de solliciter directement trois entreprises pour des offres, sans lancer une procédure formelle, ni ouvrir de droit de recours.
Nous sommes convaincus que les services techniques des collectivités sont aujourd’hui plus compétents et mieux structurés. Ils sont ainsi en mesure de préparer les appels d’offres ou d’établir les devis nécessaires, allégeant ainsi la charge administrative, laquelle engendre des coûts financiers sans réelle plus-value en termes de qualité des travaux.
L’AVE suit avec attention l’évolution de cette nouvelle législation sur les marchés publics. Elle s’est d’ailleurs fortement investie dans son élaboration en établissant un dialogue actif avec plusieurs entités publiques, afin de mettre en lumière les avantages de certaines procédures, et surtout, de proposer des solutions concrètes et pragmatiques.
Signalisation routière : sécurité et innovation au service des chantiers
La sécurité aux abords des chantiers est aujourd’hui une exigence incontournable. Les dispositions légales, toujours plus strictes, imposent une signalisation rigoureuse, qu’il s’agisse de travaux hors ou en localité ou dans tout autre environnement. Une signalisation inadéquate peut entraîner la responsabilité directe de l’entreprise en cas d’accident ou d’incident.
Afin de répondre à ces exigences et de former les travailleurs de manière ciblée, selon le type et la configuration des chantiers dont ils s’occupent (petits, grands, à risques particuliers, etc.), l’AVE a fait le choix d’innover en recourant à la réalité virtuelle.
Un outil immersif et pédagogique
Avec le concours d’un prestataire spécialisé, tous les schémas de signalisation VSS 40 886 ont été intégrés dans une application immersive. Celle-ci permet aux travailleurs, équipés d’un casque de réalité virtuelle, de simuler leur présence sur un chantier et de positionner les panneaux de signalisation à la distance et à l’emplacement corrects.
Les erreurs éventuelles sont automatiquement détectées et expliquées, ce qui facilite l’apprentissage. Ce dispositif permet ainsi une mise en situation réaliste, rapide et efficace, et prépare les travailleurs à réagir de manière adéquate sur le terrain.
Nous sommes convaincus que cet outil innovant permettra de développer rapidement des connaissances et des réflexes pour que les chantiers soient bien organisés et bien exécutés en termes de signalisation. Il représente un véritable gage de sécurité, tant pour les entreprises que pour les travailleurs… sans oublier les usagers de la route, qui sont les premiers concernés par la clarté et la précision de la signalisation.
Une collaboration public-privé exemplaire
Ce projet a bénéficié de l’appui précieux de la Commission cantonale de signalisation routière, qui a procédé à la validation du programme, au contrôle des différents scénarios et à l’alignement avec les exigences légales. Ses responsables se sont également montrés proactifs dans l’amélioration continue de l’outil.
Cette collaboration entre secteur public et secteur privé constitue un exemple réussi de synergie au service de la prévention et de la sécurité collective.
Nos remerciements appuyés vont à la Commission ainsi qu’à son secrétaire, Monsieur Cédric Mayor, Chef de section, pour leur engagement et leur soutien dans ce projet innovant.
Depuis près de 25 ans, l’AVE offre à ses membres une protection juridique, fondée sur un contrat de partenariat. Ce dispositif, largement étoffé au fil des années, vise à offrir une assistance concrète et proactive aux entreprises confrontées à des difficultés juridiques dans leur quotidien : litiges avec des clients, problèmes d’accidents, de voisinage, conflits liés au droit du travail, interprétation de contrat, encaissement, hypothèque, assurances…
Chaque dossier est d’abord pris en charge par le service juridique interne de l’AVE, lequel intervient directement. Si aucune solution ne peut être trouvée à l’amiable, un avocat mandaté est alors chargé de défendre les intérêts de l’entreprise concernée.
Cette protection juridique permet à l’AVE de rester au plus proche de ses membres, en apportant des réponses rapides, concrètes et personnalisées, quel que soit le type de litige. Ce dispositif a également pour effet de renforcer les compétences internes de l’association, qui se positionne aujourd’hui comme un véritable centre de compétences juridiques reconnu. Par ce service, les membres se sentent directement écoutés et soutenus. Pour l’AVE, ces échanges lui permettent de garantir la proximité avec sa base et de connaître ses préoccupations quotidiennes.
Face à la hausse du nombre et de la complexité des cas, et pour répondre aux exigences du mandat de gestion, deux nouvelles juristes ont rejoint l’équipe début 2025. Leur arrivée permettra sans aucun doute de renforcer encore davantage ce service essentiel.
Déclaration de consentement aux cookies
En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies pour améliorer votre expérience utilisateur et réaliser des statistiques de visites.
Vous pouvez personnaliser l'utilisation des cookies à l'aide du bouton ci-dessous.