Clarifier ses objectifs pour répondre aux attentes
Guider une entreprise, c’est, très souvent, savoir négocier. Plus les objectifs sont clairs, plus les buts à atteindre sont limpides, plus la discussion peut être fructueuse et satisfaisante pour les parties impliquées.
Historiquement, nous avons construit un partenariat social basé sur l’écoute, le dialogue et la recherche de solutions communes, dans un esprit de respect mutuel. Ce modèle privilégie la discussion directe entre partenaires, plutôt que les prises de position publiques ou les messages relayés par voie de presse. Nous doutons que ces méthodes – lorsqu’un dialogue est encore en cours – constituent une véritable plus-value ou permettent d’aboutir à des résultats durables.
La Commission paritaire professionnelle [CPP] constitue une véritable instance juridictionnelle compétente en matière de droit du travail et de respect des conventions collectives. Face à la complexité croissante de certaines dispositions conventionnelles, à l’augmentation du nombre de cas traités, ainsi qu’à la recrudescence des recours émanant d’entreprises étrangères, suisses ou même de travailleurs, la CPP se devait de se professionnaliser davantage.
L’Association pour le Renforcement des Contrôles de Chantier (ARCC) boucle sa neuvième année d’activité, marquant également la fin du mandat de son troisième président. C’est donc l’occasion d’un bilan approfondi, mais aussi d’une réflexion stratégique pour consolider et faire évoluer les fondements établis depuis près d’une décennie.
L’eBadges est un projet aussi ambitieux que nécessaire, dont les objectifs font l’unanimité : assurer le respect des marchés publics, lutter efficacement contre le travail au noir, et garantir la transparence dans les relations de travail – au bénéfice des entreprises, travailleurs et maîtres d’ouvrage.
La Région Romandie poursuit sa quête d’identité et d’unité. Cette coordination n’est pas toujours simple, compte tenu de l’histoire, des structures, des ressources financières et des contraintes particulières à chaque section cantonale. Dès lors, la formation professionnelle, avec ses spécificités romandes et son passé historique, s’est imposée comme le pilier principal de l’action de la région tant la relève est essentielle à la pérennité de notre secteur et les enjeux actuels et futurs conséquents.
Nos relations avec la Société Suisse des Entrepreneurs (SSE), notre faîtière nationale, restent aussi agitées que le Rhône, emblème de notre canton. Des visions divergentes se confrontent régulièrement, non seulement entre la « Centrale » et le Valais, mais également entre Zurich et d’autres sections, notamment en Suisse romande, lesquelles partagent de plus en plus nos préoccupations.
2024 aura été pour constructionvalais une année de consolidation. Orientée lobby, elle a su adapter ses prestations à des besoins spécifiques, notamment en matière de suivi de la mise en œuvre de législations ayant des impacts importants sur la pratique des membres. Grâce aux excellentes relations tissées avec la HES-SO Valais Wallis, en particulier son institut d’ingénierie, l’association a innové en contribuant à la mise sur pied d’ateliers de formation et d’informations dédiées.
Les nouvelles formations professionnelles, désormais centralisées à l’échelle suisse, viennent de s’achever ou sont en train de terminer leur premier cycle. Si les examens sont uniformisés, les écoles conservent toutefois leur autonomie dans le contenu des enseignements, ce qui entraîne une certaine inquiétude chez les candidats quant à l’adéquation des formations avec les exigences des examens.
Le Conseil de Fondation était en attente de la décision populaire concernant la réforme de la prévoyance professionnelle, notamment la baisse significative du taux de conversion. Ce projet, jugé peu équilibré et déraisonnable, a été largement rejeté par la population.
Le Parlement a décidé en 2022 une augmentation des allocations familiales, avec un partage des augmentations entre employeurs et travailleurs. Toutefois, ce partage relève de la compétence du Conseil d’État. Ce dernier, malgré des hausses importantes décidées au niveau fédéral et l’augmentation antérieure dans le canton du Valais, a diminué la part des travailleurs, ce qui a eu pour conséquence d’augmenter la charge patronale.
Au niveau national, la retraite anticipée est un sujet de discussion intense. L’arrivée massive des baby-boomers à la retraite a fortement fragilisé les finances du système, menant à une baisse du taux de couverture importante. En réponse, une augmentation de cotisation de 0,5 %, à la charge des employeurs, a été décidée pour 2025.
Les primes d’assurance maladie continuent d’augmenter de manière préoccupante. Malgré le plein emploi, le nombre de cas de maladie augmente, entraînant une explosion des coûts. Sur initiative de l’AVE, les partenaires sociaux ont décidé de mener une analyse approfondie pour identifier les causes de cette hausse et proposer des mesures concrètes de réduction de ces coûts, lesquels affectent à la fois les entreprises et les salariés.
Les grandes organisations économiques mondiales sont sur le qui-vive. Pour le FMI, dans son bilan publié au 14 avril 2024 – avec les cautèles d’usage en termes de perspectives – « La croissance mondiale devrait ralentir et les risques de dégradation s’accentuer à mesure que se dessinent des réorientations majeures en matière de politiques publiques. »
Au niveau national, le Groupe d’experts de la Confédération pour les prévisions conjoncturelles rejoint le cœur des économistes et prévoit de légères baisses de croissance de l’économie suisse. Le PIB corrigé des événements sportifs devrait progresser de 1,4 % en 2025 et de 1,6 % en 2026 [contre respectivement 1,5 % et 1,7 % selon les prévisions de décembre 2024].
Face à un déséquilibre croissant entre ses recettes et ses charges, l’AVE a engagé une réflexion en profondeur sur sa gestion financière. Cette démarche a permis d’identifier des ajustements nécessaires, notamment dans la tarification de ses prestations. Grâce à ces mesures, les comptes 2024 retrouvent un équilibre solide et permettent d’envisager l’avenir avec confiance.
Un bouleversement politique favorable pour l’AVE ?
Si 2020 avait été ébranlée par la pandémie, focalisant notre attention sur les actions à entreprendre pour nous adapter à la situation et tenter de poursuivre notre activité, et même si 2021 a suivi le même cheminement avec d’incessantes vagues générant des inquiétudes justifiées, c’est bien le renouvellement du Gouvernement, où un nouveau chapitre de l’histoire du Valais s’est écrit en ce mois de mars 2021, que nous retiendrons.
Pour la première fois, le Conseil d’Etat a vu la représentation de 4 partis à sa tête et la nouvelle formule 2-1-1-1 que beaucoup appelaient de leurs vœux, fut évidemment relayée durant plusieurs jours dans les médias.
Cependant, le bouleversement géopolitique avec la perte d’un siège pour le Centre n’est pas à mon sens « l’événement » majeur pour notre association. Celui-ci est plutôt à rechercher dans la composition actuelle et très particulière du Gouvernement qui réunit à sa table 4 anciens conseillers nationaux, 2 présidents de communes ou de partis et deux anciens députés valaisans, connaissant dès lors très précisément les enjeux politiques globaux, les obstacles légaux, étatiques et de l’administration, de même que les besoins à court, moyen et long termes pour la construction du Valais de demain. Besoins sur lesquels nous devons dès maintenant poser notre réflexion, puisque responsables du bien- être des générations futures.
Et ce sont bien ces éléments qui, à l’aube de cette législature, nous paraissaient des facteurs déterminants, propices certainement à influencer les 4 ans à venir. C’est ainsi que nous avons pu percevoir très rapidement que les départements et leurs chefs de service travaillaient davantage de concert, plutôt qu’en silo, et que des négociations internes permettaient de dégager des solutions pertinentes défendues collégialement.
Pour notre part, la collaboration avec les nouveaux élus était essentielle. Les discussions furent franches, ouvertes et constructives. Ceux-ci nous ont réellement écoutés, ont clairement reconnu les compétences et la valeur de l’AVE, avec qui ils ont souhaité des échanges réguliers. Nous avons reçu tant leur reconnaissance que leur appui sur différents thèmes qui nous occupent depuis fort longtemps et qui n’attendaient qu’une impulsion politique pour rompre leur inertie et leur faire reprendre un mouvement régulier.
Il est vrai que nous avions déjà eu des contacts fréquents avec ces derniers, en tant que parlementaires, fédéraux, cantonaux et/ou présidents de partis. Si la sensibilisation n’était dès lors plus à faire, restait à juger de leur comportement lorsqu’ils endosseraient le costume de membres du gouvernement, ce costume parfois castrateur tout comme son administration.
Une année plus tard, nous pouvons constater que le bilan est plus que satisfaisant, même si, inévitablement, subsistent et subsisteront des écueils sur certaines problématiques. Notre ambition étant de parvenir, par petites touches, à corriger des imperfections pour améliorer votre travail au quotidien et pour que les perspectives de la branche, son attractivité, soient en constante progression.
Le Chef du Département de la Mobilité, Monsieur Franz Ruppen, a véritablement démontré son expérience acquise au titre de président de commune, sa connaissance des finesses politiques par son passé de conseiller national et chef de groupe au Parlement valaisan. Sa formation d’avocat assure ses propos, leur donnant l’indéniabilité nécessaire face à une administration aimant souvent plus la lettre que l’esprit.
Nos principales préoccupations furent aussi les siennes alors qu’il présidait aux destinées de la commune de Naters : application des marchés publics, étalement des travaux, traitement des déchets, valorisation des terres excavées, lenteurs et blocages de l’administration dans certaines situations. Nous l’avons perçu très disponible, se déclarant prêt en cas de besoin à procéder à une pesée des intérêts en présence pour arrêter la meilleure ou la plus opportune des décisions. Nous ne pouvons que nous féliciter de cet engagement et surtout de la clarté de ses propos face à ses troupes.
À la tête de la Santé, des Affaires sociales et de la Culture, M. Mathias Reynard s’est de son côté employé d’emblée à un changement de paradigme dans la politique adoptée dans son Département, tout particulièrement au sein du service de la protection des travailleurs. Il a mis en exergue l’action et l’apport essentiel des partenaires sociaux dans la défense des travailleurs, des bonnes entreprises et de l’économie valaisanne, tout en garantissant son soutien face à des positions hiératiques, plombées de juridisme excessivement prudent en matière de travail au noir, badges, conventions collectives de travail, lieu d’exécution etc. En sa qualité de ministre de la santé et durant la pandémie, où l’émotion a souvent pris le pas sur la raison, son discours fut direct et les positions prises par le Gouvernement ont été défendues avec courage et conviction.
Quelques dossiers ont donc avancé de manière significative. Cependant, force est de constater que la lutte n’est pas terminée, en présence de refus opposés par des collaborateurs scientifiques se bornant à appliquer strictement des lois, voire de manière purement dogmatique. Or, vu l’enchevêtrement toujours plus marqué des tâches, lesquelles sont soumises à de nombreuses législations qui parfois s’opposent, il s’agit malgré tout d’avancer dans l’intérêt de la majorité des citoyens. De ce fait, chaque décision doit se prendre à l’aune des situations, dans une réflexion horizontale avec prise en compte des enjeux sociétaux. Nous savons par contre que, dorénavant, la pesée des intérêts sera opérée par les chefs de département. De par leur parcours, leur expérience et la Pour la première fois, le Conseil d’Etat a vu la représentation de 4 partis à sa tête et la nouvelle formule 2-1-1-1 que beaucoup appelaient de leurs voeux, fut évidemment relayée durant plusieurs jours dans les médias. Cependant, le bouleversement géopolitique avec la perte d’un siège pour le Centre n’est pas à mon sens « l’événement » majeur pour notre association. Celui-ci est plutôt à rechercher dans la composition actuelle et très particulière du Gouvernement qui réunit à sa table 4 anciens conseillers nationaux, 2 présidents de communes ou de partis et deux anciens députés valaisans, connaissant dès lors très précisément les enjeux politiques globaux, les obstacles légaux, étatiques et de l’administration, de même que les besoins à court, moyen et long termes pour la construction du Valais de demain. Besoins sur lesquels nous devons dès maintenant poser notre réflexion, puisque responsables du bienêtre des générations futures. volonté démontrée, nul doute que le bon sens devrait triompher.
Si 2021 apporta donc une véritable révolution politique plus significative par la personnalité des deux récents membres du Gouvernement, n’oublions pas les Ministres avec qui nous avions entamé puis poursuivi notre collaboration depuis la pandémie. Les relations avec ces derniers, la confiance et les contacts récurrents, se sont encore accrus, favorisant le suivi logique de certains sujets dans une compréhension mutuelle.
Les marchés publics seront bientôt sur la table des députés et le travail est conséquent. Nous avons pu relever un changement essentiel et heureux puisque la défiance des débuts a fait place à la confrontation des idées et à une meilleure compréhension. Dès lors, la législation à venir sera à n’en pas douter une innovation suisse, démontrant la volonté de toutes les parties de mettre en exergue la qualité et la durabilité par rapport au prix qui a démontré ses limites.
La relève et la formation continue sont un combat de tous les instants. L’écoute du Département et des chefs de services est excellente. Si les solutions nous manquent, la volonté de tous les partenaires est bien présente. En conjuguant nos efforts de manière transparente, je suis convaincu que les obstacles pourront être surmontés et que nous pourrons offrir à notre jeunesse des filières de qualité pour que toutes et tous puissent se réaliser dans leur travail.
Finalement et grâce au caractère de ce nouveau gouvernement, fort en personnalités, en sensibilités économiques et sociétales, la politique reprend ses prérogatives. Ses électeurs sont ainsi bien servis.
Le peuple a toujours raison ; il semblerait, en tous les cas, qu’il n’a pas eu tout faux.
Ménager ses forces, prioriser ses combats, choisir ses alliés
L’image est vieille comme le monde, celle de l’ado qui vous regarde avec condescendance en oubliant que, vous aussi, vous avez été jeune… un jour. Ainsi, il y a 16 ans, lorsque je fis mes premiers pas au sein du comité de l’AVE, j’ai observé les anciens en me demandant ce que leur calme et leur détachement apparent cachaient.
Ces quelques exemples démontrent la fondamentale importance de l’humain avant tout. Au coeur même de la structure, ce sont bien des hommes et des femmes qui mènent – ou non – le combat. Les idées, la vision, les stratégies aussi claires soient-elles n’aboutissent à rien sans les personnes qui les mettent en place.
Considérant que les ressources de notre association ne sont pas illimitées et que le risque d’épuisement des personnels, bien qu’engagés, est patent, il s’avère erroné de vouloir jeter l’entier de nos forces dans des combats à la Don Quichotte. Comme le dit le vieil adage : « quand l’âne ne veut pas boire… »
Il nous faut donc savoir renoncer à certains combats qui ne peuvent, faute d’alliés, être gagnés, pour concentrer les forces disponibles sur des batailles qui déboucheront sur de véritables avancées pour nos membres.
A l’heure actuelle, la construction ne doit plus être le moteur unique de l’union des forces de l’économie valaisanne. L’AVE ne doit plus s’épuiser à vouloir transformer la SSE en un organe à l’écoute des sections, mais peut-être se poser la question de son appartenance à cette faîtière nationale de plus en plus éloignée de ses membres.
Toutefois, comme je l’ai évoqué, ce sont bien des hommes et des femmes qui pilotent les structures et, avec le temps, les gens changent aux postes clés. Il se peut donc ainsi que des combats, laissés de côté, reviennent dans quelques années sur la table de votre comité…
En conclusion, et c’est la leçon que je tire de ces 16 ans, il est essentiel de concentrer nos efforts et de bien choisir les combats à mener. Et si les ressources de l’AVE sont limitées, l’engagement en revanche ne l’est pas. Nourri de réflexions et d’énergies provenant des entreprises membres, le comité que je quitte aujourd’hui saura sans aucun doute consolider son action et choisir ses batailles dans la durée et dans l’intérêt commun !
Ne me reste qu’à remercier tous mes collègues du comité durant ces très belles années de collaboration au service de la branche, et à saluer le professionnalisme du personnel de l’association, à votre service en toute circonstance. 16 années de combats, toujours dans le respect de l’autre, me laisseront le souvenir de centaines de rencontres enrichissantes.
En souhaitant longue vie à notre association et plein succès à mes successeurs !
Alain Métrailler
Président
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