A l’instar des éléments relevés au préalable, si légiférer en faveur de l’économie et du tissu économique valaisans c’est bien, appliquer dite volonté c’est encore mieux.
La protection des marchés valaisans, sources d’emplois, de revenus et d’entrées fiscales, fut toujours défendue par le Parlement au travers de multiples interventions ou motions législatives – dans le respect bien entendu des dispositions de droit supérieur.
De même, le Grand Conseil, tout comme le Gouvernement, ont souhaité la diminution des contraintes administratives qui, sans générer aucune plus-value, produisent des coûts conséquents. Or, malgré un relèvement des seuils et la possibilité de pouvoir adjuger des travaux de gré à gré jusqu’à 300 mille francs, c’est-à- dire sans lancer d’appel d’offres public, l’on a pu constater que cette procédure n’était absolument pas utilisée. L’exemple le plus flagrant fut lorsque plus de 12 entreprises furent invitées pour un travail inférieur à 30 mille francs !
Après des discussions avec l’ingénieur cantonal, une première solution a été convenue et une directive émise, laquelle introduit notamment un gré à gré à une seule entité, jusqu’à 50 mille francs, et du gré à gré concurrentiel limité à 3 personnes. C’est un pas important, car les services métiers des autorités soumises aux marchés publics sont toujours plus performants et mieux formés et connaissent dès lors très précisément les coûts pour des travaux usuels.
Par ailleurs, l’utilisation des procédures restreintes est défendue par le nouveau Chef du département, Monsieur Franz Ruppen, qui, fort de son expérience présidentielle et conscient de l’improductivité de procédures lourdes, complexes et lentes, soutient nos requêtes et a pour ambition de les unifier au sein de son département.
Il s’agira donc dès maintenant d’interpréter cette partition sans accroc et avec de belles répétitions.
Il est temps, et pas uniquement pour cette problématique mais dans leur ensemble, d’éviter les réflexions en silo.
Pour la vision future et politique de notre pays, privilégions l’horizontalité en prenant en compte toutes les dispositions, contingences ou restrictions afin, après une pesée d’intérêts, de choisir la solution la plus adéquate et la plus respectueuse de la volonté populaire. Une application par silo, stricte, selon la lettre et non l’esprit, aboutit immanquablement à l’inertie et à la régression.
Objectif : Stratégie énergétique 2050
Cet objectif ne peut être atteint si les silos se gèrent indépendamment les uns des autres.
Comment prétendre à un environnement préservé, à une Suisse au bilan carbone neutre si, pour sécuriser le Rhône, des pierres viennent d’Italie, le sable de France et si l’on doit parcourir des centaines de kilomètres pour décharger des matériaux recyclés et propres à la consommation ? Si des entreprises hors canton viennent tous les jours en Valais pour effectuer de menus travaux et le contraire également ?
Cette énumération n’est pas exhaustive et l’on comprend aisément que si l’on applique une loi pour elle-même, avec ses exigences, les buts globaux ne seront jamais réalisés…
Au niveau des ressources minérales – et notamment de la motion pour faciliter l’utilisation des terres excavées – les réflexions ci-avant prennent un sens hélas théâtral mais surtout tragique. Les effets sont les suivants :
La population cantonale augmente, l’attrait du Valais également… D’ici peu, nous compterons plus d’un demimillion d’habitants. Pour y faire face, des logements, des infrastructures devront être créés.
Ainsi, comment sauvegarder les surfaces d’assolement ( SDA ) de la plaine si l’on refuse d’étoffer l’offre dans les vallées latérales ? Ne plus vouloir bâtir de nouvelles routes, ne plus vouloir développer les régions plus éloignées des centres urbains où se déroule l’immense majorité de l’activité, va immanquablement impacter la plaine et son environnement. De même, si l’on ne dispose pas de suffisamment de décharges, de gravières ou de moyens de réutiliser les matières excavées, s’ensuivront des déplacements ayant un impact conséquent non seulement sur l’environnement et la qualité de vie de la population mais également sur la sécurité par l’encombrement induit et aussi par une détérioration des infrastructures plus rapide, générant donc un bilan environnemental négatif.
De ce fait, ne pouvoir affecter les sols définis comme non dégradés, c’est-à-dire non impactés par la main de l’homme, ne pas pouvoir les remodeler pour une utilisation plus rationnelle, plus productive et moins pénible – sous prétexte de les appauvrir – et ce même s’ils n’ont pour production que du fourrage, est un paradoxe et un défi auxquels s’attelle chaque jour l’association.
Il nous est proposé d’utiliser ces matériaux pour notre vignoble. Nous avons la chance d’avoir des vignes en terrasses, fierté et symbole de notre canton, de notre savoir-faire. Or, pour sauver des surfaces agricoles non dégradées, l’on préférerait détruire des murs en pierres sèches, en relever certains, remblayer, afin d’avoir une parcelle d’un seul tenant, démesurée, détruisant la biodiversité avérée de ces murs ancestraux. Une pesée des intérêts est donc patente et cruciale, et qui dit pesée des intérêts dit le politique, soit le gouvernement.
Comme mentionné dans le rapport de direction, le collège actuel, de par ses personnalités, leur expérience politique, économique, permet d’envisager que des décisions soient enfin prises et que les dossiers ne soient pas uniquement bloqués par faute de collaborateurs scientifiques, enfermés dans leur tour d’ivoire, leurs certitudes et leurs visions dogmatiques.
« Le service de la protection des travailleurs n’est plus un service de protection et je n’ai jamais vu une aussi grande et frontale attaque contre le partenariat social valaisan. »
Cette phrase fut assénée par Jeanny Morard lors d’une séance avec la cheffe du département de l’époque, Mme Esther Waeber-Kalbermatten. En effet, l’intention de la direction du service de limiter au maximum la portée des CCT négociées en Valais, de mettre en doute le travail, les compétences et l’indépendance des Commissions paritaires, sa volonté de sape sur des initiatives de l’ARCC pour combattre le travail illégal par la création d’une application mobile, avaient conduit à cette conclusion.
Un doux et salutaire vent de changement a soufflé avec la prise en mains du département par M. Mathias Reynard. Ce dernier a très clairement défendu l’utilité et la plus-value des partenaires sociaux, des conventions locales, lesquelles, faut-il encore le relever, apportent des solutions en tenant compte du terrain, des contingences de notre environnement, et qui doivent donc être préservées au maximum contre les entreprises hors canton et étrangères.
Le nouveau chef des affaires sociales a par conséquent souhaité la reconnaissance du partenariat social dans les discussions et négociations sur la législation des marchés publics et notamment dans le cadre des listes permanentes et de la création d’un badge public-privé, innovation suisse.
C’est dans cet esprit que l’Ordonnance sur les listes permanentes a été rédigée, que des propositions émanant des partenaires sociaux ont été acceptées par le service et que d’autres dispositions tendant à renforcer le tissu économique valaisan pour ceux qui souhaitent s’inscrire de manière volontaire sur dites listes, encore à l’étude, devraient recevoir l’aval du chef de département.
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