De profondes mutations surviendront à moyen terme. En effet, toute une génération de collaborateurs va arriver à la retraite, notamment le directeur et 2 sous-directeurs. Quant aux enjeux et besoins des entreprises, en constante évolution, ils nécessiteront que l’association y porte son attention et fournisse des pistes appropriées. Dans ce contexte, le Comité a organisé un séminaire extramuros pour analyser les structures actuelles, l’évolution du métier au regard du contexte économique, du contexte associatif, du contexte social et, donc, la nouvelle architecture de cette vieille dame qu’est l’AVE.
Formation, assurances sociales, concentration d’entreprises, évolution cantonale, technique, juridisme, relève, bilinguisme furent autant de points passés à la loupe. Les défis sont nombreux ; le futur demeure toujours aussi difficile à prévoir et les dernières années nous l’ont hélas démontré. Guerre, pandémie, manque de matières premières, inflation, technologie… ont secoué le monde entier ; et notre pays a fait preuve d’une résilience extraordinaire face à des changements toujours plus rapides et impactants. Au centre de ce marasme, votre association, dont la seule et unique ambition demeure et demeurera celle de servir ses membres et de s’adapter en conséquence.
Au moment de l’introduction en 2013 de la responsabilité « solidaire », l’AVE avait été novatrice en proposant dans un premier temps un registre suffisant à démontrer que le devoir de surveillance des entreprises inscrites envers leurs sous-traitants avait été dûment effectué, ne présentait aucune anomalie et que, de ce fait, aucune responsabilité en la matière ne pouvait leur être imputée. Par la suite, ce registre a été transposé dans le projet badge du secteur principal de la construction, lequel a été reconnu par le canton puisque, par leur inscription, les entreprises n’avaient plus l’obligation de déposer des attestations en matière de paiement des charges sociales et de respect des conventions collectives, du moins si leur voyant était au vert.
Un nouveau pas a été franchi au moment de la nomination de M. Mathias Reynard au Conseil d’État, avec l’ambition novatrice et unique en Suisse de concrétiser un badge électronique entre l’Etat du Valais et toutes les commissions paritaires du gros et du second oeuvre. Les travaux, qui paraissaient simples sur le papier, se sont avérés plus complexes dans la réalité. En effet, la compréhension des objectifs de chacun a nécessité de multiples discussions ; mais les négociations ont finalement permis de dégager un projet abouti qui devrait voir le jour de manière effective en 2025. L’ARCC est le représentant des commissions paritaires et, donc, le partenaire de l’Etat du Valais dans la concrétisation de ce dernier.
L’Association e-Badges a quant à elle vu le jour et les contingences financières et de gouvernance ont été réglées ; reste donc à jouer la partition informatique pour la mise en oeuvre de cet outil. Contrôle de probité en matière de conventions collectives et de paiement des charges sociales, lutte contre le travail au noir et illégal par des vérifications facilitées, promotion d’une branche qui affirme vouloir défendre les entreprises vertueuses et qui ne craint pas, si les conditions sont remplies, la concurrence, tels en sont les buts avérés. Une plus-value également matérialisée par l’union des forces « public-privé » pour des partenaires ayant les mêmes ambitions.
Une flexibilité accrue et de nouvelles mesures progressistes
Mécontent de l’attitude de nos partenaires qui, lors des pourparlers en fin d’année 2022, dénièrent aux entrepreneurs la possibilité de compenser une partie des augmentations données préalablement, et fort du mandat conféré lors des assemblées locales, le comité avait décidé de renégocier la convention collective valaisanne afin d’y apporter des nouveautés et transcrire la vision patronale de la profession. Il s’agissait également, par cette volonté, de faire comprendre aux syndicats que le partenariat social n’était pas unidirectionnel, et que la devise « tout prendre, ne rien rendre et encore prétendre » n’avait pas d’existence dans la branche. Ainsi, tout a été construit – et bien construit – par des accords où chacune des parties a tenu compte des intérêts légitimes de son partenaire. Le projet AVE a été concrétisé et conclu, de haute lutte il faut bien l’admettre, avec le représentant d’UNIA au niveau suisse. Le projet définitif permet d’atteindre nos objectifs tout en gardant une concordance avec la convention nationale, source primaire de notre droit associatif, ce qui est une bonne chose finalement.
La flexibilité, intégrée jusqu’ici uniquement dans un protocole d’accord en 2008, est désormais cristallisée dans une convention collective. Elle intègre le temps de voyage dans le cadre du temps de travail que doit fournir l’employeur à son travailleur. Cette inclusion permet de mieux adapter l’activité de la branche en fonction des incidents climatiques, politiques, économiques… malheureusement en constante augmentation : reports de travaux de dernière minute, canicule, intempéries, règlements communaux restrictifs notamment.
De même, le nouveau contrat est progressiste, puisqu’il traite de la canicule en proposant une réduction d’horaire – celui-ci étant limité au matin – pour préserver la santé des travailleurs, assumer les responsabilités face au client et éviter des horaires colossaux pour respecter les délais. Désormais, la balle est dans le camp des politiques afin de faire reconnaître la canicule comme un événement extraordinaire générant des effets juridiques supérieurs aux législations communales pendant la durée avérée du phénomène. Une commission ad hoc nommée par le canton est à pied d’oeuvre pour étudier les conséquences de la canicule sur les travailleurs et proposer des solutions. Nous sommes persuadés que la population devrait comprendre que certaines nuisances seront inévitables pendant une courte période, mais dans un but des plus louables.
La formation en point de mire
La formation également est au coeur du texte révisé puisqu’il offre la possibilité de déroger à certaines dispositions en matière de salaire lorsque l’entreprise s’engage à former des travailleurs dont les connaissances ou le parcours, empêchent de les qualifier directement. La filière de l’apprentissage étant hélas insuffisante pour combler les départs à la retraite des « boomers », le but de la démarche est non pas l’utilisation pure et simple de bras, mais la formation de ces forces de travail, dans une perspective d’intégration à moyen et long terme.
Lors de cette négociation, les syndicats valaisans n’ont fait part d’aucune proposition ou revendication. C’est pourquoi l’activisme développé par UNIA en fin d’année, sur la problématique nationale des salaires, démontre une nouvelle stratégie rompant avec la philosophie qui a toujours fait ses preuves dans notre canton.
Prendre pour témoin la presse, avec des arguments fallacieux censés faire passer des faiblesses pour des combats justifiés est, à notre sens, totalement hors de propos. Nous espérons retrouver bientôt des partenaires fiables qui osent prendre leurs responsabilités face à leur base sans recourir, après des négociations sans heurts, à une 3e mi-temps systématique, avec la population comme arbitre.
Caisse de pension, contrats collectifs d’assurance maladie, de retraite anticipée, 2e pilier, parcours de sécurité, badge… ont été le fruit de discussions à l’interne, de confrontations d’idées, et non pas d’articles ou d’interviews dans les médias. Nous caressons l’espoir que la sagesse des anciens et leur héritage inspirent la nouvelle génération.
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