Partenariat social : CCT valaisanne 2024-2025

Une flexibilité accrue et de nouvelles mesures progressistes

Mécontent de l’attitude de nos partenaires qui, lors des pourparlers en fin d’année 2022, dénièrent aux entrepreneurs la possibilité de compenser une partie des augmentations données préalablement, et fort du mandat conféré lors des assemblées locales, le comité avait décidé de renégocier la convention collective valaisanne afin d’y apporter des nouveautés et transcrire la vision patronale de la profession. Il s’agissait également, par cette volonté, de faire comprendre aux syndicats que le partenariat social n’était pas unidirectionnel, et que la devise « tout prendre, ne rien rendre et encore prétendre » n’avait pas d’existence dans la branche. Ainsi, tout a été construit – et bien construit – par des accords où chacune des parties a tenu compte des intérêts légitimes de son partenaire. Le projet AVE a été concrétisé et conclu, de haute lutte il faut bien l’admettre, avec le représentant d’UNIA au niveau suisse. Le projet définitif permet d’atteindre nos objectifs tout en gardant une concordance avec la convention nationale, source primaire de notre droit associatif, ce qui est une bonne chose finalement.

La flexibilité, intégrée jusqu’ici uniquement dans un protocole d’accord en 2008, est désormais cristallisée dans une convention collective. Elle intègre le temps de voyage dans le cadre du temps de travail que doit fournir l’employeur à son travailleur. Cette inclusion permet de mieux adapter l’activité de la branche en fonction des incidents climatiques, politiques, économiques… malheureusement en constante augmentation : reports de travaux de dernière minute, canicule, intempéries, règlements communaux restrictifs notamment.

De même, le nouveau contrat est progressiste, puisqu’il traite de la canicule en proposant une réduction d’horaire – celui-ci étant limité au matin – pour préserver la santé des travailleurs, assumer les responsabilités face au client et éviter des horaires colossaux pour respecter les délais. Désormais, la balle est dans le camp des politiques afin de faire reconnaître la canicule comme un événement extraordinaire générant des effets juridiques supérieurs aux législations communales pendant la durée avérée du phénomène. Une commission ad hoc nommée par le canton est à pied d’oeuvre pour étudier les conséquences de la canicule sur les travailleurs et proposer des solutions. Nous sommes persuadés que la population devrait comprendre que certaines nuisances seront inévitables pendant une courte période, mais dans un but des plus louables.

La formation en point de mire

La formation également est au coeur du texte révisé puisqu’il offre la possibilité de déroger à certaines dispositions en matière de salaire lorsque l’entreprise s’engage à former des travailleurs dont les connaissances ou le parcours, empêchent de les qualifier directement. La filière de l’apprentissage étant hélas insuffisante pour combler les départs à la retraite des « boomers », le but de la démarche est non pas l’utilisation pure et simple de bras, mais la formation de ces forces de travail, dans une perspective d’intégration à moyen et long terme.

Lors de cette négociation, les syndicats valaisans n’ont fait part d’aucune proposition ou revendication. C’est pourquoi l’activisme développé par UNIA en fin d’année, sur la problématique nationale des salaires, démontre une nouvelle stratégie rompant avec la philosophie qui a toujours fait ses preuves dans notre canton.

Prendre pour témoin la presse, avec des arguments fallacieux censés faire passer des faiblesses pour des combats justifiés est, à notre sens, totalement hors de propos. Nous espérons retrouver bientôt des partenaires fiables qui osent prendre leurs responsabilités face à leur base sans recourir, après des négociations sans heurts, à une 3e mi-temps systématique, avec la population comme arbitre.

Caisse de pension, contrats collectifs d’assurance maladie, de retraite anticipée, 2e pilier, parcours de sécurité, badge… ont été le fruit de discussions à l’interne, de confrontations d’idées, et non pas d’articles ou d’interviews dans les médias. Nous caressons l’espoir que la sagesse des anciens et leur héritage inspirent la nouvelle génération.

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