Ce dossier, comparable à un long serpent de mer, est malheureusement loin d’aboutir, tant s’en faut.
Et pourtant, nous avons déployé nos efforts dans toutes les directions possibles et auprès de toutes les entités politiques et administratives. Mais, comme disait Sartre, « l’enfer c’est les autres ». En effet, à chaque interpellation ou rappel de certaines responsabilités, la litanie est la même : ce n’est pas nous, mais… les législations et autonomies fédérales, cantonales et/ou communales.
Personne n’a de solution à cette problématique alors que le constat est partagé et que les effets de cette inaction sont conséquents et s’amplifient à chaque instant. Tout le monde est perdant, mais tous semblent s’en accommoder. Désespérant !
Après être intervenus au niveau cantonal et avoir convaincu le Parlement en 2018 de définir clairement les rôles dans le plan d’aménagement territorial en matière de décharges et de carrières, nous pensions que les autorités, fortes de cette mission, s’engageraient. En 2020, après avoir rallié une nouvelle fois l’adhésion du Parlement sur la nécessité de pouvoir utiliser, de manière plus flexible, les matériaux nobles issus de terrassements – que sont nos terres – nous estimions que l’administration aurait à coeur de trouver des solutions et de les concrétiser.
Las ! Quelle ne fut pas notre surprise de constater que, lorsqu’un obstacle s’aplanissait, un nouveau surgissait, insurmontable…
Force est de relever que nos administrations sont des pongistes d’excellence qui se renvoient la balle à qui mieux-mieux. Dernière preuve en date : le Conseil fédéral par ses services. En effet, ayant pris note que toutes les interdictions d’extraction en cours d’eau ou en nappe, ainsi que d’utilisation de matériaux propres en zone agricole, prenaient leurs sources dans le droit suisse, nous fûmes les instigateurs d’un postulat déposé à Berne et à l’unanimité par la Commission aménagement du territoire. Celui-ci demandait au Gouvernement de trouver des solutions pour assurer le développement de l’économie circulaire appelée de nos voeux. La réponse fut sans appel : l’aménagement du territoire n’est pas de notre compétence, mais appartient aux cantons ; en conséquence, adressez-vous aux bonnes autorités…
Développer l’économie circulaire
Pour concrétiser la promotion de l’économie circulaire, si nécessaire pour réduire l’empreinte carbone de manière tangible, il faut en premier lieu déceler les freins. Et ces derniers sont nombreux, et sur des plans législatifs différents. Notre légifération aiguë a placé notre pays tout entier sous une coupole de protection qui empêche sa mise en place. La vision réductionniste actuelle, qui veut que chaque législation propre mérite d’être respectée dans son intégralité, sans exception, nous conduit droit dans le mur.
Or, par l’évolution des technologies, les incidences sur certains biens que nous souhaitons protéger sont réduites à un taux acceptable.
Ainsi, en assurant la possibilité d’ouvrir des centres de tri de proximité, d’utiliser les terres recyclées et propres ainsi que les matières premières à disposition, les trajets riches en dioxyde de carbone sont minimisés tout comme les risques qu’ils engendrent, qu’ils soient sécuritaires, par des encombrements routiers, ou structurels par un phénomène d’usure des revêtements qui génère des besoins en rénovation conséquents. Sans oublier les nuisances pour la population, en termes de bruit et particules fines notamment.
Osons la réflexion d’extraire des sables de la nappe phréatique, des cours d’eau, en décrétant l’approvisionnement des besoins par des circuits courts comme essentiel et prépondérant par rapport à certaines protections issues de l’environnement ou autre.