De ce fait, l’AVE a renforcé ses compétences en communication, afin que l’ensemble de ses piliers s’inscrivent dans une même direction et que chaque intervention démontre, par le travail effectué, la force et la justesse de ses revendications. Un véritable syndicat raisonnable et raisonné.
Notre partenariat avec Canal 9, notre journal Construire ensemble, notre site internet – véritable outil d’information tant pour les professionnels que pour les privés – contribuent à cette notoriété, si importante pour diffuser nos messages.
Les rencontres avec les partenaires de tous milieux sont par ailleurs indissociables du succès d’un lobby réussi. Pour ce faire, les relations personnelles et professionnelles avec les décideurs, les législateurs, les régulateurs et les administrations sont des éléments fondamentaux du lobbying AVE. Se rencontrer, débattre, s’écouter, partager… conduisent à trouver des axes communs pour avancer dans la bonne direction.
En 2023, nous prônions de construire des ponts avec nos partenaires. Cette année, nous avons consolidé nos actions en les dirigeant non pas uniquement sur des demandes de soutien, mais aussi sur des offres d’appui que nous sommes évidemment prêts à apporter lorsque les projets nous paraissent aboutis. Une parole, une action, un travail, voilà la partition que nous réécrivons chaque jour.
Rencontres avec les Conseillers d’État, les chefs de service, avec des présidents de communes, des parlementaires fédéraux, et ce quelles que soient leurs couleurs politiques, contribuent à une certaine familiarité, une facilité à débattre sans tabou dans le respect de l’autre, tout en essayant de convaincre avec détermination : les marchés publics, la loi sur les constructions, les améliorations foncières, l’e-Badges, la convention collective de travail, la formation… furent autant de dossiers qui réclamèrent de nombreuses séances mais qui, gentiment, sont sur la bonne voie.
Approvisionnement et utilisation des matériaux recyclés
Ce dossier, comparable à un long serpent de mer, est malheureusement loin d’aboutir, tant s’en faut.
Et pourtant, nous avons déployé nos efforts dans toutes les directions possibles et auprès de toutes les entités politiques et administratives. Mais, comme disait Sartre, « l’enfer c’est les autres ». En effet, à chaque interpellation ou rappel de certaines responsabilités, la litanie est la même : ce n’est pas nous, mais… les législations et autonomies fédérales, cantonales et/ou communales.
Personne n’a de solution à cette problématique alors que le constat est partagé et que les effets de cette inaction sont conséquents et s’amplifient à chaque instant. Tout le monde est perdant, mais tous semblent s’en accommoder. Désespérant !
Après être intervenus au niveau cantonal et avoir convaincu le Parlement en 2018 de définir clairement les rôles dans le plan d’aménagement territorial en matière de décharges et de carrières, nous pensions que les autorités, fortes de cette mission, s’engageraient. En 2020, après avoir rallié une nouvelle fois l’adhésion du Parlement sur la nécessité de pouvoir utiliser, de manière plus flexible, les matériaux nobles issus de terrassements – que sont nos terres – nous estimions que l’administration aurait à coeur de trouver des solutions et de les concrétiser.
Las ! Quelle ne fut pas notre surprise de constater que, lorsqu’un obstacle s’aplanissait, un nouveau surgissait, insurmontable…
Force est de relever que nos administrations sont des pongistes d’excellence qui se renvoient la balle à qui mieux-mieux. Dernière preuve en date : le Conseil fédéral par ses services. En effet, ayant pris note que toutes les interdictions d’extraction en cours d’eau ou en nappe, ainsi que d’utilisation de matériaux propres en zone agricole, prenaient leurs sources dans le droit suisse, nous fûmes les instigateurs d’un postulat déposé à Berne et à l’unanimité par la Commission aménagement du territoire. Celui-ci demandait au Gouvernement de trouver des solutions pour assurer le développement de l’économie circulaire appelée de nos voeux. La réponse fut sans appel : l’aménagement du territoire n’est pas de notre compétence, mais appartient aux cantons ; en conséquence, adressez-vous aux bonnes autorités…
Développer l’économie circulaire
Pour concrétiser la promotion de l’économie circulaire, si nécessaire pour réduire l’empreinte carbone de manière tangible, il faut en premier lieu déceler les freins. Et ces derniers sont nombreux, et sur des plans législatifs différents. Notre légifération aiguë a placé notre pays tout entier sous une coupole de protection qui empêche sa mise en place. La vision réductionniste actuelle, qui veut que chaque législation propre mérite d’être respectée dans son intégralité, sans exception, nous conduit droit dans le mur.
Or, par l’évolution des technologies, les incidences sur certains biens que nous souhaitons protéger sont réduites à un taux acceptable.
Ainsi, en assurant la possibilité d’ouvrir des centres de tri de proximité, d’utiliser les terres recyclées et propres ainsi que les matières premières à disposition, les trajets riches en dioxyde de carbone sont minimisés tout comme les risques qu’ils engendrent, qu’ils soient sécuritaires, par des encombrements routiers, ou structurels par un phénomène d’usure des revêtements qui génère des besoins en rénovation conséquents. Sans oublier les nuisances pour la population, en termes de bruit et particules fines notamment.
Osons la réflexion d’extraire des sables de la nappe phréatique, des cours d’eau, en décrétant l’approvisionnement des besoins par des circuits courts comme essentiel et prépondérant par rapport à certaines protections issues de l’environnement ou autre.
La nouvelle législation est entrée en vigueur le 1er janvier 2024. Il s’agira désormais de l’appliquer selon l’esprit. Si nous n’avons pas réussi à imposer toutes nos idées, nous avons pu expliquer et faire comprendre, ce qui est extrêmement important, les particularités de notre branche qui étaient, à notre grande surprise, méconnues de certains juristes et de représentants de l’Etat.
Cette législation, au regard de celle de nos homologues cantonaux, est tout à fait novatrice. Elle démontre très clairement que le législateur a enfin assimilé que le low cost, souvent source de déconvenues, était bien plus coûteux sur la durée qu’un ouvrage un peu plus cher mais réalisé par des entreprises de qualité, bien structurées et avec du personnel bien formé.
Désormais, la Loi et l’Ordonnance détaillent davantage la volonté du canton du Valais en matière de marchés publics, souhaitant non pas pénaliser, mais privilégier les entreprises expérimentées et formatrices. De ce fait, l’équation « prix > qualité » est un passé dépassé.
La sensibilisation auprès des maîtres d’oeuvre publics est en marche. Dite législation doit dès lors s’appliquer le plus rapidement possible, exsuder dans chaque soumission et ancrer définitivement ce changement de paradigme que l’AVE soutient depuis 1996.
Rationalisation des procédures : Eviter du travail inutile et sans plus-value
Il est temps de rationaliser les procédures qui pèsent inutilement sur notre bonne marche administrative. C’est ainsi qu’inviter 10 entreprises pour des travaux de moins de 100’000 francs n’apporte aucune plus-value, bien au contraire. Le gré à gré concurrentiel, désormais scellé dans la loi avec 3 offres de référence, et ce jusqu’à une valeur de 300’000 francs, doit être utilisé le plus souvent possible. Les maîtres d’oeuvre ont des compétences métier pour connaître et établir des soumissions pour ce genre de travaux et choisir, avec bon sens, les entreprises qui les effectueront.
Nous avons réussi à sensibiliser avec succès le service de la mobilité, lequel appliquera cette année, et pour des seuils plus importants qu’auparavant, les procédures autorisées par la Loi sur les marchés publics. Et nous nous en réjouissons. Gageons que ce bon sens sera un exemple pour les autres entités, qu’elles soient cantonales ou communales.
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